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Témoignage de Jean-Marie Muller*
C‘est avec beaucoup d’émotion que j’ai appris le passage sur l’autre rive de mon ami Akram Antaki. Il nous a donc précédé. J’avais fait sa connaissance en 2006 à Amann (Jordanie), alors que j’animais une session de formation à la non-violence. Comme il parlait parfaitement le français, c’est tout naturellement qu’il fut l’un de mes interlocuteurs privilégiés. Nous nous sommes retrouvés en profonde communion de pensée dans la même philosophie de la non-violence. Suite à notre rencontre, il prit l’initiative de faire traduire mon livre Dictionnaire de la non-violence. Il le publia intégralement sur le site Maaber et une édition papier fut éditée au Liban. Je lui en suis infiniment reconnaissant. Je mesure l’honneur qu’il m’a fait de me permettre de m’adresser dans sa langue au public arabophone. Du 12 juin au 5 juillet 2008, avec son épouse, Mouna Hilal, ils m’avaient accueilli en Syrie avec ma femme, Hélène Roussier, et, tout au long de ce séjour, ils nous avaient offert une merveilleuse hospitalité. Ce fut pour nous l’occasion de multiples rencontres extrêmement enrichissantes. Le moment fort de ce séjour fut une session de formation à la non-violence dans le village de Marmarita qui fut l’occasion de nombreux échanges et partages dans la plus grande cordialité. C’est également par l’intermédiaire d’Akram que j’ai eu la grande joie de faire à Damas la connaissance de Jawdat Saïd avec lequel je suis resté en relation. Le 6 mai 2011, Akram m’écrivait : « La Syrie est en train de payer le prix de sa liberté. Nous vaincrons et par la non-violence. » J’imagine que c’est avec beaucoup de tristesse qu’il a du assister à la dégradation de la situation et au déferlement de la violence dans son pays. Ces événements tragiques sont pour chacun de nous une profonde blessure. Mais il n’avait pas renoncé et, chaque semaine, il m’informait des nouvelles parutions sur son site Maabe Mon cher Akram, nous continuerons à marcher sur les routes du monde où nous avons eu la joie de cheminer ensemble dans l’espérance de la non-violence, et aux heures de doute, ton témoignage nous fortifiera… Je présente mes plus sincères condoléances à son épouse, Mouna Hilal, et à leurs enfants, en les assurant que je suis en communion avec eux dans la souffrance mais aussi dans l’espérance… *Philosophe et écrivain français *** *** ***. |
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