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LA VOIX DU SILENCE
TRAITE MYSTIQUE TIBETAIN –TRADUIT ET ANNONCE PAR

Helena Petrovna Blavatsky

 

FRAGMENT III

LES SEPT PORTAILS - PREMIERE PARTIE

« Oupâdhya[1], mon choix est fait, j'ai soif de sagesse. Tu as maintenant déchiré le voile placé devant le sentier secret, et enseigné le Yâna majeur[2].

« Voici ton serviteur prêt à se laisser guider par toi».

C'est bien, Shrâvaka[3]. Prépare-toi, car tu devras voyager seul. Le Maître ne peut que t'indiquer la route. Le Sentier est un pour tous, les moyens d'atteindre le but doivent varier avec les pèlerins.

Que choisiras-tu, homme au cœur indomptable? Le Sam tan[4] de la Doctrine de l'œil, le quadruple Dhyâna? Ou bien feras-tu route par les Pârami­tâs[5] au nombre de six, ces nobles portes de vertu qui mènent à Bodhi et à Prajna, la septième marche de sagesse?

Le rude sentier du quadruple Dhyâna est tortueux et à pic. Trois fois grand est celui qui gravit le sommet sublime.

Les hauteurs Pâramitâ se traversent par un sentier encore plus ardu. Il faut te frayer une route à travers sept portails, sept redoutes occupées par des puissances cruelles et rusées, - les passions incarnées.

Bon courage, disciple, rappelle-toi la règle d'or. Une fois que tu auras franchi la porte, Srotâpatti[6], une fois que ton pied aura foulé le lit du courant nirvânique dans cette vie ou toute vie future tu n'auras plus devant toi que sept autres naissances, ô toi dont la volonté est de diamant.

(Regarde. Que vois-tu devant ton œil, aspirant à la sagesse des dieux?

«Le manteau de l'obscurité est sur la profondeur de la matière; dans ses plis je me débats. Sous mon regard, elle s'approfondit, Seigneur; elle se disperse sous le mouvement de ta main. Une ombre se meut, rampante, comme les plis du serpent qui s'allonge... Elle grandit, s'enfle et disparaît dans l'obscurité).

- C'est l'ombre de toi-même, hors du sentier, projetée sur les ténèbres de tes péchés.

«Oui, Seigneur: je vois le Sentier; son pied est dans la boue, ses sommets perdus dans la glorieuse lumière nir­vânique. Et maintenant je vois les portails, qui vont en se rétrécissant, sur la route âpre et épineuse de Jnâna ».

Tu vois bien, lanou. Ces portails mènent l'aspirant à travers les ondes, sur l'autre rive[7]. Chaque portail s'ouvre avec une clef d'or; et ces clefs sont:

-        DANA, la clef de charité et d'immortel amour.

-        SHILA, la clef d'harmonie dans les paroles et les actes, la clef qui contrebalance la cause avec l'effet, et ne laisse plus de place à l'action karmique.

-        KSHANTI, la douce patience, que rien ne peut froisser.

-        VIRAGA, l'indifférence au plaisir et à la douleur, l'illusion vaincue, la vérité seule perçue.

-        VIRYA, l'énergie indomptable qui se fraye une route vers la surnaturelle vérité, hors de la boue des mensonges terrestres.

-        DHYANA, dont la porte d'or, une fois ouverte, conduit le Naljor (un homme sans péchés, un saint) vers le royaume de l'éternel Sat et sa contemplation incessante.

-        PRAJNA, dont la clef fait de l'homme un dieu, et le crée Bodhisattva, fils des Dhyânis.

Telles sont les clefs d'or des portails. Avant que tu puisses approcher du dernier, ô tisserand de ta liberté, il te faudra conquérir, le long du sentier aride, ces Pârâmitâs de perfection, les vertus transcendantes, au nombre de six et de dix.

Car, ô disciple, avant de t'avoir mis à même de rencontrer ton Instructeur face à face, ton Maitre lumière à lumière, que t'a-t-on dit?

Avant de pouvoir approcher de la première porte, il te faut apprendre à séparer ton corps de ton mental, à dissiper l'ombre, et à vivre dans l'éternel. Dans ce but, tu dois vivre et respirer en tout, comme tout ce que tu perçois respire en toi; sentir que tu résides en toutes choses, et toutes choses dans le Soi.

Tu ne laisseras pas tes sens faire un terrain de jeux de ton mental.

Point ne sépareras ton être de l'Etre et du reste, mais tu engloutiras l'océan dans la goutte, la goutte dans l'océan.

Ainsi tu seras en parfait accord avec tout ce qui vit; tu aimeras les hommes comme s'ils étaient tes frères disciples, les élèves d'un même Maître, les fils d'une douce mère.

Les Maîtres sont nombreux: l'Ame ­Maîtresse est une[8], Alaya, l'Ame universelle. Vis dans ce Maître comme son rayon vit en toi. Vis en tes compagnons comme ils vivent en Lui.

Avant d'apparaître au seuil du Sentier ; avant de franchir la première porte, tu dois immerger les deux dans l'Un, sacrifier le personnel au Soi impersonnel, et détruire ainsi le sentier entre les deux, ou Antahkarana[9].

Tu dois être préparé à répondre à Dharma, la loi rigide, dont la voix te demandera dès le début, à ton premier pas:

    « T'es-tu conformé à toutes les règles, Toi dont les espérances sont sublimes? » «As-tu accordé ton cœur et ton mental avec le grand mental et le cœur de tout le genre humain ? Car, semblable à la voix mugissante de la rivière sainte qui fait écho à tous les sons de la nature[10], ainsi, le cœur de celui « qui veut entrer dans le courant» doit vibrer en réponse à tout soupir, à toute pensée de ce qui vit et respire.

On peut comparer les disciples aux cordes de la vînâ qui éveille les échos de l'âme, l'humanité à sa table d'harmonie et la main qui la caresse, au souffle harmonisant de la grande Ame du monde. La corde incapable de répondre au toucher du Maître, en suave harmonie avec toutes les autres, se brise et est rejetée. De même les esprits collectifs des lanou-shravakas. Ils doivent s'accorder avec l'esprit de l'Oupâdhya, un avec l'Ame transcendante, ou se briser.

Ainsi font les Frères de l'ombre, les meurtriers de leur âme, le clan redouté des Dad-Dougpas[11].

As-tu accordé ton âme avec la grande peine de l'humanité, ô candidat à la lumière?

Tu l'as fait ? Tu peux entrer. Pourtant, avant de mettre pied sur le sentier désolé de la douleur, il est bon que tu connaisses d'abord les fondrières de cette route.

Armé de la clef de charité, d'amour et de tendre pitié, tu peux être tranquille devant la porte de Dâna la porte qui se dresse à l'entrée du Sentier.

Regarde, heureux pèlerin ! Le portail qui te fait face est haut et large, et semble d'accès facile. La route qui le traverse est droite, unie et verdoyante. C'est comme une clairière ensoleillée dans les sombres profondeurs de la forêt, un point réfléchi sur terre du paradis d'Amitâbha. Là, les rossignols d'espoir, les oiseaux au radieux plumage chantent dans les verts bosquets, chantent le succès pour les pèlerins sans crainte. Ils chantent les cinq vertus des Bodhisattvas, la quintuple source du pouvoir Bodhi, et les sept pas dans la connaissance.

Passe ! Tu as la clef ; tu es en sûreté. Et, menant à la seconde porte, la route est verdoyante encore: mais elle est montante et tortueuse, oui, jusqu'au sommet rocailleux. De grises brumes se suspendront à ses hauteurs rudes et pierreuses, tout sera sombre au delà. A mesure que le pèlerin avance, le chant d'espoir sonne plus faible dans son cœur. Le frisson du doute est maintenant sur lui; son pas devient moins assuré.

Prends garde à cela, ô candidat!

Prends garde à la crainte qui s'étend, comme les ailes noires et silencieuses de la chauve-souris de minuit, entre le clair de lune de ton âme et le grand but qui s'estompe dans la distance lointaine.

La crainte, ô disciple, tue la volonté et paralyse toute action. S'il lui manque la vertu Shîla, le pèlerin trébuche, et les cailloux karmiques meurtrissent ses pieds sur l'aride sentier.

Aie le pied sûr, ô candidat. Baigne ton âme dans l'essence de .Kshanti ; car voici que tu approches du portail de ce nom, de la porte de courage et de patience.

Ne ferme pas les yeux, et ne perds pas de vue Dorje[12]; les flèches de Mâra frappent toujours l'homme qui n'a pas atteint Virâga[13].

Prends garde de trembler. Sous le souffle de la crainte, la clef de Kshanti se rouille; la clef rouillée refuse d'ouvrir.

Plus tu avances, plus tes pieds rencontreront de fondrières. Le sentier où tu marches est éclairé par un feu, par la lumière de l'audace, qui brûle dans le cœur. Plus on ose, plus on obtiendra. Plus on craint, plus la lumière pâlira, et seule elle peut guider. De même que le rayon attardé sur le sommet d'une haute montagne, dès qu'il s'efface, est suivi par la nuit noire; ainsi, quand la lumière du cœur s'éteint, une ombre profonde et menaçante tombe de ton propre cœur sur le Sentier, et la terreur rive tes pieds sur place.

Prends garde, disciple, à cette ombre léthargique. Nul rayonnement de l'Esprit ne peut dissiper l'obscurité de l'âme d'en bas, à moins que toute pensée égoïste ne se soit enfuie d'elle, et que le pèlerin ne dise : «J'ai renoncé à cette forme passagère; j'ai détruit la cause. Les ombres projetées ne peuvent plus exister comme effets». Car voici qu'a eu lieu le grand combat suprême, la lutte finale entre le Soi supérieur et l'inférieur. Vois, le champ de bataille même s'est maintenant engouffré dans la grande guerre et n'est plus.

Mais une fois franchie la porte de Kshanti, ton troisième pas est fait. Ton corps est ton esclave. Maintenant, prépare-toi pour le quatrième, le portail des tentations qui captivent l'homme intérieur.

Avant que tu puisses approcher de ce but, avant d'étendre la main pour soulever le loquet de la quatrième porte, tu dois avoir maîtrisé tous les changements mentaux dans toi, et tué l'armée des pensées-sensations qui, subtiles et insidieuses, se glissent inaperçues dans le brillant sanctuaire de l'âme.

Si tu ne veux pas être tué par elles, tu dois rendre inoffensives tes propres créations, les enfants de tes pensées, invisibles, impalpables, dont les essaims tourbillonnent autour du genre humain, qui sont les descendants et les héritiers de l'homme et de ses dépouilles terrestres. Tu dois étudier la vacuité de ce qui semble plein, la plénitude de ce qui semble vide. Intrépide aspirant, regarde bien au fond du puits de ton cœur et réponds. Connais-tu les pouvoirs du Soi, ô toi qui perçois les ombres extérieures.

Si tu ne les connais pas, alors tu es perdu.

Car, sur le quatrième sentier, la plus légère brise de passion ou de désir fera remuer la lumière tranquille sur les murs blancs et purs de l'âme. La plus petite vague d'aspiration ou de regret pour les dons illusoires de Mâyâ, ondulant le long d'Antahkarana, - le sentier qui relie ton Esprit à ton soi, la grand' route des sensations, ces rudes excitants d'Ahamkâra - [14] toute pensée, même rapide comme l'éclair, te fera perdre tes trois prix, les récompenses par toi gagnées.

Car, sache-le, l'ETERNEL ne connaît pas de changement.

« Abandonne à jamais les huit cruelles misères. Sinon, sûrement, tu ne peux venir à la sagesse, encore moins à la libération », dit le Seigneur, le Tathâ­gata de perfection «celui qui suivit les traces de ses prédécesseurs»[15].

Rigide et exigeante est la vertu de Virâga. Si tu veux maîtriser sa voie, tu dois garder ton esprit et tes perceptions beaucoup plus purs qu'avant toute action dissolvante.

Tu dois te saturer de pur Alaya, devenir comme un avec l'Ame-pensée de la nature. Uni à elle, tu es invincible; séparé d'elle, tu deviens la lice de Sam­vritti[16], origine de toutes les illusions du monde.

Tout est impermanent chez l'homme excepté la pure essence d'Alaya. L'homme est son rayon cristallin : une flèche de lumière immaculée au dedans, une forme d'argile matérielle à la face inférieure. Ce rayon est le guide de ta vie et ton vrai Soi, le Veilleur et le Penseur silencieux, la victime de ton soi inférieur. Ton âme ne peut être blessée qu'au moyen de ton corps ignorant; dirige et maîtrise tous les deux, et tu pourras franchir sain et sauf le prochain portail de la balance.

Aie bon courage, ô pèlerin hardi, va vers l'autre rive. N'écoute pas les murmures des légions de Mâra; écarte les tentateurs, ces esprits malveillants, les jaloux Lhamayin[17] de l'espace sans fin.

Tiens bon ! Tu approches maintenant du portail du milieu, de la porte de douleur, avec ses dix mille pièges.

Sois maître de tes pensées, ô lutteur pour la perfection, si tu veux en franchir le seuil.

Sois maître de ton âme, ô chercheur de vérités immortelles, si tu veux atteindre le but.

Concentre ton regard d'âme sur l'unique lumière pure, la lumière que rien n'affecte et fais usage de la clef d'or.

La tâche ardue est accomplie, ton labeur est presque fini. Le large abîme qui s'ouvrait pour t'engloutir est presque franchi. .. .. ., " .. ..

Tu as maintenant traversé le fossé qui environne la porte des passions humaines. Tu as maintenant vaincu Mâra et sa furieuse légion.

Tu as nettoyé ton cœur de la souillure et tu l'as saigné du désir impur. Mais, ô glorieux combattant, ta tâche n'est pas encore accomplie. Bâtis haut, lanou, le mur qui doit clore l'Ile sainte[18], digue qui protègera ton esprit de l'orgueil et de la satisfaction, à la pensée de la grande œuvre accomplie.

Un sentiment d'orgueil endommagerait l'ouvrage. Oui, bâtis-le fort, de peur que l'élan furieux des vagues assaillantes, qui montent du grand océan de la Mâyâ cosmique et viennent battre son rivage, n'engloutisse le pèlerin et l'île ­oui, même quand la victoire est remportée.

Ton ile est le daim, tes pensées sont les chiens qui le fatiguent et le poursuivent dans sa course vers le fleuve de vie. Malheur au daim qui est rejoint par les démons aboyeurs avant d'avoir atteint la vallée du refuge, appelée le Jnâna Mârga, le sentier de la connaissance pure.

Avant que tu puisses t'établir dans le Jnâna Mârga[19] et l'appeler tien, ton âme doit devenir comme le fruit mûr du manguier, aussi douce et tendre que sa belle pulpe d'or pour les douleurs des autres, aussi dure que son noyau pour tes propres afflictions, ô conquérant du bien et du mal !

Endurcis ton âme contre les ruses du soi ; mérite pour elle le nom d'Ame-diamant[20].

Car, de même que le diamant profondément enfoui dans le cœur palpitant de la terre ne peut jamais réfléchir les terrestres lumières, ainsi sont ton mental et ton âme; plongés dans le Jnâna Mârga ils ne peuvent rien refléter du royaume illusoire de Mâyâ.

Quand tu as atteint cet état, les portails que tu as franchis sur le sentier ouvrent leurs portes toutes grandes pour te laisser passer et les plus puissantes forces de la nature ne possèdent pas le pouvoir d'arrêter ta course. Tu seras maître du septuple sentier: mais pas avant, ô candidat, d'avoir subi des épreuves qui dépassent la parole.

Jusqu'alors, une tâche bien plus dure t'attend encore: tu dois te sentir toi même TOUTE PENSÉE, et pourtant exiler toutes les pensées de ton âme.

Tu dois atteindre cette fixité d'esprit dans laquelle aucune brise, si forte qu'elle soit, ne peut introduire nulle pensée terrestre. Ainsi purifié, le sanctuaire doit être vide de toute action, son ou lumière terrestre; tout comme le papillon, saisi par la gelée, tombe sans vie sur le seuil, ainsi toutes les pensées terrestres doivent tomber mortes devant le temple.

Vois, c'est écrit:

« Avant que la flamme d'or puisse brûler d'une lumière tranquille, la lampe doit être placée bien à l'abri dans un lieu où il n'y a aucun vent : (Bhaga­vad-Gîtâ).

Exposé à la remuante brise, le jet vacillera et la flamme frémissante jettera des ombres trompeuses, sombres et toujours changeantes, sur le blanc sanctuaire de l'âme.

Et alors, ô poursuivant de la vérité, ton âme deviendra comme un éléphant fou qui fait rage dans la jungle. Prenant les arbres de la forêt pour des ennemis vivants, il périt en essayant de tuer les ombres mouvantes qui dansent sur le mur des rochers exposés au soleil.

Prends garde que par souci du Soi, ton âme perde pied sur le sol de la connaissance-Déva.

Prends garde que par oubli du Soi, ton âme perde son autorité sur son mental tremblant, et soit ainsi frustrée du fruit légitime de ses conquêtes.

Prends garde au changement, car le changement est ton grand ennemi. Ce changement t'attaquera et te rejettera, hors du sentier que tu foules, dans les marais visqueux du doute.

Prépare-toi, et sois averti à temps. Si tu as essayé et échoué, ô combattant indomptable, ne perds pourtant pas courage; continue de combattre et reviens à la charge, encore et toujours… (à suivre)

*** *** ***


 

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[1] Oupâdhyaest un précepteur spirituel, un Gourou. Les Bouddhistes du nord choisissent généralement ces précepteurs parmi les « Naljor », les saints hommes, savants en Gôtrabhou-Jnâna, et Jnâna-darshana­shouddhi, professeurs de sagesse occulte.

[2] Yâna, véhicule: ainsi Mahâyâna est le «grand véhicule» et Hinayâna le «véhicule mineur» : noms des deux écoles de science religieuse et philosophique dans le Bouddhisme du nord.

[3] Shrâvaka - quelqu'un qui écoute, ou un étudiant qui suit les instructions religieuses. De la racine «Shrou». Quand, de la théorie, ils passent à la pratique ou à l'accomplissement de l'ascétisme, ils deviennent Shramanas, ceux qui exercent, de Shrama, action. Comme le montre Hardy, les deux dénominations répondent aux mots grecs ακοupsilon;στικοι [akoustikoï] et ασκητalpha;ι [askètaï].

[4] Samtan (tibétain), le même que le sanscrit Dhyâna, ou l'état de méditation : il y en a quatre degrés.

[5] Pâramitâs, les six vertus transcendantes. Elles sont: charité, moralité, patience, énergie, contemplation, sagesse. Pour les prêtres, elles sont dix, celles déjà nommées, et de plus: l'action droite, la science, vœu de piété, résolution ferme. (Titel chineese Buddhism).

[6] Srotâpatti - littéralement « celui qui est entré dans le courant» qui mène à l'océan Nirvânique. Ce nom indique le premier sentier. Le nom du second est le sentier de Sakridâgâmin, « celui qui reverra la naissance une fois seulement». Le troisième est appelé Anagâmin, «celui qui ne se réincarnera plus » à moins qu'il ne le veuille pour aider le genre humain. Le quatrième sentier est connu comme celui de Rahat ou Arhat. C'est le plus haut. Un Arhat voit le Nirvâna durant sa vie. Pour lui ce n'est pas un état post-mortem, mais le Samâdhi, pendant lequel il éprouve toute la béatitude nirvânique. (Combien on doit peu compter sur les Orientalistes pour les mots, et le sens exact est prouvé par le cas de trois prétendues autorités. Ainsi les quatre noms que nous venons d'expliquer sont donnés par R. Spence Hardy comme: 1 Sowân : 2 Sakra­dâgâmi : 3 Anâgâmi, et 4 Arya. Le révérend J. Edkins donne: 1 Srôtâpanna; 2 Sagar­dagam: 3 Anâgâmin, et 4 Arhan. Schla­gintweit les épelle encore différemment, et, en outre, chacun donne de nouvelles variantes dans le sens des termes).

[7] Pour les Bouddhistes du nord, « arriver à la rive» signifie atteindre Nirvâna par l'exercice des six et des dix Pâramitâs (vertus).

[8] L'AME MAITRESSE est Alayà, l'âme universelle ou Atman, dont chaque homme possède en lui-même un rayon avec lequel il peut s'identifier et dans lequel il peut s'absorber.

[9] Antahkarana est le Manas inférieur, le sentier de communication entre la personnalité et le Manas supérieur ou âme humaine. A la mort, il est détruit comme sentier ou médium de communication et ses restes survivent dans une forme à l'état de Kâmaroupa «la coque ).

[10] Les Bouddhistes du nord, et, de fait, tous les Chinois, trouvent dans le profond mugissement de quelques-unes des grandes et saintes rivières la tonique de la nature. De là la comparaison. C'est un fait bien connu en science physique, aussi bien qu'en occultisme, que la résultante des sons de la Nature, telle qu'on l'entend dans le mugis­sement des grandes rivières, dans le bruit produit par les sommets des arbres se balan­çant dans les forêts, ou les bruits d'une ville à distance, forme un seul son bien défini et dont le ton est très appréciable. Ceci est prouvé par les professeurs de sciences physiques et par les musiciens. Ainsi le professeur Rice (musique chinoise) montre que les Chinois ont reconnu ce fait il y a des milliers d'années en disant que les eaux du Hoang-ho, en courant, entonnèrent le Kung, appelé la grande note en musique chinoise: et il montre que cette note correspond au Fa, « considéré par la science physique moderne comme étant actuellement la tonique de la nature ». Le Professeur B. Silliman en parle aussi dans ses principes de physique: « Cette note, croit on, est le Fa moyen du piano, que l'on peut de ce qui vit et respire »

[11] Les Bhons ou Dougpas, la secte des « Bonnets rouges », sont regardés comme les plus versés en sorcellerie. Ils habitent le Tibet occidental, le petit Tibet et le Bhoutan. Ils sont tous Tantrikas. Il est souverainement ridicule de voir des Orientalistes, qui ont visité les· frontières du Tibet, comme Schlagintweit et autres, confondre les rites et les dégoûtantes pratiques de ces gens avec les croyances religieuses des Larnas orientaux, les « Bonnets jaunes » et de leurs Naljors ou saints hommes. La note suivante est un exemple.

[12] Dorje est le Vajra sanscrit; c'est un outil ou instrument qui est entre les mains de certains dieux (les Dragshed tibétains, les Dévas qui protègent les hommes), et on lui attribue la propriété occulte de repousser les mauvaises influences et de purifier l'air comme l'ozone en chimie. C'est aussi un moudra, un geste et une posture, employés en méditation. En résumé, posture ou talisman, c'est un symbole de puissance sur les mauvaises influences invisibles. Cependant, les Bhons ou Dougpas se sont appropriés ce symbole et en abusent pour la magie noire. Pour les Bonnets jaunes ou Gelougpas, c'est un symbole de pouvoir, comme la croix pour les chrétiens, et cela n'a rien de plus superstitieux. Pour les Dougpas, c'est, comme le double triangle renversé, le signe de la sorcellerie.

[13] Virâga est le sentiment d'indifférence absolue pour l'univers objectif, pour le plaisir et la douleur. Le mot «dégoût ne rend pas le sens, mais s'en approche.

[14] Ahamkâra -le «je» ou sentiment de sa propre personnalité: « l'état d'être je ».

[15] « Quelqu'un qui marche dans les pas de ses prédécesseurs» ou « de ceux qui sont venus avant lui», tel est le vrai sens du nom de Tathâgata

[16] Samvritti est celle des deux vérités qui démontre le caractère illusoire ou le vide de toutes choses. C'est la vérité relative dans ce cas. L'Ecole Mahâyâna enseigne la différence entre ces deux vérités - Para­mârthasatya et Samvrittisatya (Satya, «véri­té»). C'est là le point en litige entre les lVIadhyâmikas et les Yogâcharyas, les pre­miers niant et les seconds affirmant que tout objet existe grâce à une cause précédente, ou par enchaînement. Les Madhyâ­mi kas sont les grands nihilistes et négateurs, pour qui tout est Parikalpita, une illusion et une erreur dans le monde de la pensée et dans l'univers subjectif aussi bien que dans l'objectif. Les Yogâcharyas sont les grands spiritualistes. Samvritti donc, comme vérité relative seulement, est l'origine de toute illusion.

[17] Les Lhamayin sont les élémentaux et les mauvais esprits, ennemis et adversaires de l'homme.

[18] L'ego supérieur ou le Penseur.

[19] Jnâna Mârga est littéralement, « le sentier de Jnâna », ou le sentier de la pure connaissance de Paramârtha, ou (en sanscrit) de Svasamvedanâ «la réflexion évi­dente par elle-même ou s'analysant elle ­même».

[20] Voir page 40, note 5. « L'âme-diamants» ou Vajradhara préside sur les Dhyâni-Bouddhas.

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