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 Clandestinité

Dans une société démocratique, un mouvement de résistance au désordre établi peut s’exprimer ouvertement et organiser des manifestations publiques en toute légalité. Normalement, la répression ne frappe alors que ceux qui défient directement les pouvoirs publics par une action de désobéissance civile. Les poursuites, les arrestations, les procès et les condamnations qu’ils encourent viennent donner un surcroît de publicité à la cause qu’ils défendent en interpellant l’opinion publique davantage que l’action elle-même. Dans de telles circonstances, la clandestinité peut présenter un intérêt tactique temporaire, mais ne constitue pas une nécessité stratégique.

En revanche, dans une société où le pouvoir fait fi des exigences de la démocratie et où toute action d’opposition de la part des citoyens constitue un délit justiciable d’une lourde condamnation, un mouvement de résistance peut être amené, pour s’organiser durablement, à développer une part de ses activités dans la clandestinité.

Gandhi a établi une incompatibilité de nature entre la non-violence et la clandestinité. Il estimait que celui qui optait pour la non-violence devait agir au grand jour, en toute transparence, et refuser de construire autour de lui le mur de protection de la clandestinité. La vie dans la clandestinité lui semblait être une vie dans le mensonge, alors que, selon lui, la non-violence impose de dire la vérité partout et toujours, quels que soient les risques encourus. Mais on ne saurait ici suivre Gandhi, ni dans son raisonnement théorique, ni dans ses conclusions pratiques.

Du point de vue moral, l’homme n’est pas tenu de dire la vérité à celui qui est disposé à faire de celle-ci un instrument au service d’une fin injuste. Dans une telle circonstance, défendre la vérité, c’est précisément la cacher à celui qui veut s’en servir pour porter atteinte aux droits d’autres hommes. L’homme moral ne doit la vérité qu’à celui qui la mérite, qui est digne de la connaître, c’est-à-dire qui est disposé à la mettre au service du bien d’autrui.

Du point de vue pratique, face à un pouvoir répressif, les membres d’un mouvement de dissidence ou de résistance ne sont pas tenus d’agir en toute transparence et ne doivent pas refuser, lorsqu’ils l’estiment opportun, de se protéger contre la répression en la déjouant par la clandestinité. Certes, un mouvement de résistance non-violente, sauf circonstances exceptionnelles, ne saurait devenir totalement clandestin. Par elle-même, la clandestinité risque d’induire des comportements antidémocratiques qui mettent à mal la représentativité du mouvement et, par conséquent, sa légitimité et sa crédibilité.

L’action publique est un élément essentiel de la stratégie de la non-violence et, généralement, un mouvement ne saurait y renoncer sans perdre son efficacité. Mais il lui appartient d’apprécier, en fonction des circonstances, quelle est la meilleure articulation possible entre activités clandestines et actions publiques. Il doit garder l’initiative en choisissant à quel moment et de quelle manière il convient de venir défier ouvertement les pouvoirs publics. L’un des critères décisifs de ce choix sera le degré de la répression qu’il devra affronter et la capacité du mouvement à l’« encaisser » sans être désorganisé. Pour une part essentielle, la victoire du mouvement sera fonction de sa capacité à surmonter la répression.

Répression

 

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