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Enfance

C’est un fait dûment établi aujourd’hui : la manière dont l’homme est traité par son entourage le plus proche tout au long de sa petite enfance conditionne fortement les dispositions à l’égard des autres dont il fera preuve lorsqu’il sera devenu adulte. La « maltraitance » des enfants est l’une des violences les plus largement répandues dans nos sociétés. Partout dans le monde, les enfants sont battus et frappés par leurs parents et leurs maîtres. Les punitions et les châtiments corporels – fessées, gifles et coups – dont les enfants sont les victimes innocentes sont considérés comme des moyens d’éducation légitimes qui sont employés « pour leur bien » ! Il est généralement considéré que l’éducateur qui frappe un enfant ne fait que lui infliger une « bonne » correction. Car, dit-on, « Qui aime bien châtie bien ». C’est ainsi que les souffrances infligées aux enfants se trouvent non seulement occultées, mais niées. Dans toutes nos sociétés, prévaut un véritable « négationnisme » à l’égard de la souffrance des enfants. Trop souvent encore, les parents et les éducateurs sont innocentés des violences qu’ils infligent aux enfants et toute la culpabilité retombe sur ces derniers. Ce sont eux, en définitive, qui sont désignés comme « mauvais » et « méchants » !

En réalité, les violences faites aux enfants provoquent chez eux de graves traumatismes qui vont durablement marquer leur vie affective et psychologique. Les premières relations que le petit d’homme vit avec ses proches participent de manière décisive à la construction de son identité et préfigurent, pour une grande part, les relations qu’il établira plus tard lui-même avec les autres. L’enfant violenté risque fort de devenir un adulte violent. L’enfant méprisé risque fort de ne pas savoir respecter les autres. Il aura tendance à traiter les autres comme lui-même a été traité, comme s’il voulait se venger de ce qu’il a subi. Il n’est pas condamné à être violent, mais il sera fortement pré-disposé à le devenir. En outre, il se laissera facilement enrôlé par les idéologies qui enseignent le mépris à l’encontre de l’autre homme et sera prêt à se soumettre passivement aux propagandes qui incitent au meurtre.

En revanche, si le petit d’homme a été respecté et aimé par son entourage, il sera alors pré-disposé à respecter et à aimer les autres, comme s’il voulait exprimer sa « reconnaissance ». Il aura alors toute chance de trouver en lui la force de résister aux entraînements collectifs qui conduisent au mépris, à la haine et au meurtre des autres.

L’enfant est déjà un être de besoins, de pulsions et de désirs. La nature de l’enfant préfigure ce qui sera la nature de l’homme adulte. Et par sa nature, l’homme est à la fois incliné au mal et disposé au bien ; il est à la fois capable de bonté et de méchanceté. C’est précisément dans cette ambivalence que réside sa liberté et, donc, sa responsabilité. Cette inclination naturelle de l’homme à la malveillance et cette disposition, non moins naturelle, à la bienveillance sont indépendantes du traitement fait à l’enfant. L’inclination de l’adulte à la violence n’est pas que la séquelle des traumatismes subis dans son enfance. En réalité, il n’est certainement pas vrai que l’enfant est totalement « innocent ». De même, on ne saurait soutenir la thèse selon laquelle, dès lors que le petit d’homme est respecté et aimé par ses parents, il sera en quelque sorte « programmé » pour faire le bien et n’aura aucune inclination au mal. Le mystère du mal, qui fait la tragédie de l’existence de l’homme, ne peut se laisser expliquer aussi facilement.

Quand bien même l’enfant aurait été aimé et respecté, l’homme qu’il devient est un être d’appétits, d’envies et de convoitises, et il lui sera toujours difficile de surmonter ces pesanteurs de sa nature pour avoir la force de manifester de la bonté à l’égard de l’autre homme. Les idéologies fondées sur l’exclusion de l’autre homme rencontrent en chaque individu une complicité naturelle qui s’enracine dans ses « pulsions ».

Pour structurer sa personnalité, l’enfant a besoin d’être confronté à l’autorité des adultes qui lui opposent des limites et des interdits. Mais cette autorité se fourvoie lorsqu’elle veut affirmer son pouvoir par la violence, que ce soit celle des coups ou celle de l’humiliation. La violence n’est pas éducative et elle constitue par elle-même un échec de la pédagogie. Ce doit être un principe intangible qu’il n’est jamais permis de frapper un enfant ou de lui faire subir un traitement humiliant sous prétexte de mieux l’éduquer. L’une des tâches majeures des générations futures est d’éradiquer la violence infligée aux enfants. C’est un véritable défi dont l’enjeu est décisif pour l’avenir même de l’humanité.

 

Éducation  

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