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Femme

La violation des droits de la femme par les hommes est certainement l’une des violences les plus répandues et les plus tragiques à travers le monde. Le comportement violent de l’homme à l’égard de la femme s’impose comme l’une des caractéristiques les plus marquantes de la culture de violence qui prévaut dans nos sociétés. Tout au long des siècles, aussi bien dans la vie domestique que dans la vie politique, les femmes ont été infériorisées, écartées, dominées et opprimées par les hommes et, le plus souvent, elles leur ont été soumises. Le XXe siècle a vu l’émergence d’un « mouvement des femmes » qui leur a permis, dans une certaine mesure, d’affirmer et de faire reconnaître leur propre identité. On ne saurait prétendre, pour autant, que toute forme discrimination ou d’exclusion à leur encontre a disparue. Loin s’en faut.

Selon l’idéologie dominante, les vertus guerrières qui font les héros appartiennent aux hommes et semblent manquer aux femmes. Comme si elles n’avaient pas les qualités requises pour porter l’épée et braver la mort sur les champs de bataille, comme si elles n’étaient pas dignes de partager la gloire des guerriers et devaient être réservées pour leur repos et leur consolation. L’importance de la guerre dans la vie des sociétés a été certainement l’une des causes de la prédominance masculine. La guerre est une « affaire d’hommes ». Non que les femmes ne soient pas concernées par elle ; au contraire, elle les concerne directement, mais elles se sont tenues derrière la guerre ou, plus exactement, elles ont été maintenues derrière elle, le plus souvent invisibles, comme elles furent maintenues derrière les hommes. Les femmes ont profondément souffert de la guerre, mais leurs souffrances et leurs larmes étaient résignées, silencieuses, comme leur vie. Même lorsqu’elles ont maudit la guerre, elles n’ont généralement pas protesté contre elle. Comme elles ont accepté les lois des hommes, elles ont accepté les lois de la guerre. Les femmes elles-mêmes n’ont-elles pas trop souvent honoré la guerre en admirant les héros guerriers ? N’ont-elles pas elles-mêmes largement contribué à fabriquer et entretenir le prestige usurpé de l’uniforme ? Et en voulant prendre toute leur place dans la société et en refusant de se soumettre au pouvoir des hommes, les femmes ne vont-elles pas imiter leur violence ? Rien ne serait pire qu’au nom de l’égalité, elles revendiquent leur place dans la guerre !

Parce qu’elles « donnent la vie » aux êtres humains, les femmes auraient-elles une répugnance « naturelle » à leur donner la mort ? De par leur statut biologique, auraient-elles une disposition « naturelle » à refuser la violence et à préférer la non-violence ? En réalité, les femmes aussi sont capables des plus grandes violences et il faut certainement renoncer au mythe de la femme naturellement douce, tendre et pacifique. De même, la violence n’est pas le mode d’expression naturel, biologique, qui caractériserait l’être masculin. Le comportement violent de l’homme doit être resitué dans son environnement culturel et, tout d’abord, dans le processus de socialisation constitué par l’éducation. Celle-ci n’enjoint-elle pas à l’homme de refouler sa sensibilité qu’il doit considérer comme une « faiblesse » ?

La différence sexuelle ne saurait se confondre avec des stéréotypes sociaux figés. Probablement faut-il cesser de raisonner en présupposant que la violence serait essentiellement masculine et la non-violence essentiellement féminine. Mieux vaut dire que la non-violence est essentiellement masculine et féminine. Tout être humain est bisexué : en chaque individu, il existe un pôle féminin et un pôle masculin. Il lui appartient donc d’assumer à la fois sa masculinité et sa féminité. Pour autant, la recherche de l’égalité et de l’équité entre les hommes et les femmes ne saurait se fonder sur l’indifférenciation et la similitude des identités féminine et masculine. Il importe donc que la femme libère l’élément masculin qui est en elle et qu’ainsi elle acquiert la force d’exercer son propre pouvoir. Il importe en même temps que l’homme intègre l’élément féminin qui est également constitutif de son être. Il pourra ainsi mieux maîtriser la brutalité dont il fait montre trop souvent dans l’exacerbation de sa virilité. En devenant valeurs, les qualités masculines et féminines cessent d’être des particularités d’un sexe plutôt que de l’autre. Il ne s’agit pas de nier ou de dépasser la différence, mais d’incarner différemment l’humanité de l’humain. Et, peut-être alors, l’homme et la femme, chacun gardant son identité propre, mais enrichie de celle de l’autre, pourront-ils concourir ensemble à inventer une culture de la non-violence ?

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