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Organisation

   

Dès que des individus se rassemblent avec la volonté de faire œuvre commune, de construire ensemble un projet, selon une loi organique propre à toute action collective, ils doivent disposer de structures organisationnelles et d’instances décisionnelles. Deux situations peuvent se présenter : soit une organisation déjà existante prend en charge la coordination du mouvement, soit il est nécessaire d’en mettre en place une nouvelle. Lorsque le mouvement s’est donné un objectif précis et limité, il peut être amené à cesser d’exister lorsque le but est atteint. L’organisation est la charpente du mouvement, mais elle n’est pas le mouvement. De nombreuses personnes qui participeront aux actions initiées par le mouvement n’appartiendront pas à l’organisation qui les coordonne et les dirige. L’organisation assume le leadership du mouvement.

Les valeurs et les principes que le mouvement veut faire prévaloir dans la société – démocratie, dignité, liberté, égalité, responsabilité, justice… – doivent d’abord être mis en œuvre dans sa propre organisation. Les structures et les institutions du mouvement doivent préfigurer celles de la nouvelle société qu’il veut construire. L’organisation d’un mouvement de lutte non-violente doit permettre la concertation entre tous ses membres afin que les prises de décision concernant les orientations politiques et stratégiques, la préparation et la coordination des actions engagées soient les plus démocratiques possibles. Cela implique que l’organisation soit la plus autogestionnaire possible, c’est-à-dire qu’elle permette à chacun d’être et de se sentir responsable. Il doit s’instaurer une dynamique dialectique entre les décisions prises par l’organisation centrale et les initiatives décidées par les relais locaux. Être responsable, c’est d’abord être informé. L’une des tâches permanentes de l’organisation est donc d’assurer la circulation des informations. Pour cela, des documents peuvent être édités, certains à l’intention des militants, d’autres à destination du grand public, qui précisent les choix politiques et les options stratégiques du mouvement. Lorsque l’action s’inscrira dans la durée, il peut être nécessaire d’éditer un journal propre au mouvement.

La vie du mouvement doit être rythmée par des votes et des élections qui restent les meilleurs moyens de régulation démocratique d’une collectivité. Mais on ne peut pratiquer la démocratie directe pour chaque décision. Un centre unique de décision est nécessaire à la cohésion d’un mouvement et à l’efficacité d’une action. Dès que le mouvement prend une dimension nationale – ne serait-ce que par solidarité avec une cause locale –, l’organisation doit tendre à constituer un réseau décentralisé s’étendant à toute la société. Le plus souvent, pour exercer une réelle contrainte sur les pouvoirs publics, une action doit être organisée en profondeur dans toute la société. Pour cela, elle doit être relayée par des groupes locaux dotés de moyens organisationnels leur permettant d’être opérationnels dans l’action. La force d’un mouvement provient, pour une part décisive, du nombre et de la qualité de ces relais locaux.

Des rencontres « nationales » décidant les orientations politiques du mouvement et de ses choix stratégiques peuvent être organisées régulièrement. En outre, ces rencontres permettent aux différents responsables locaux de se rencontrer et de se connaître. Les relations personnelles ainsi créées renforcent la cohésion du mouvement. La convivialité est le meilleur ciment de l’unité. Les liens affectifs entre celles et ceux qui luttent pour un même idéal de justice et de liberté constituent l’une des forces principales d’un mouvement. Les réseaux d’une lutte non-violente deviennent des réseaux d’amitié. Certes, des conflits de personnes ne manqueront probablement pas de surgir au sein même d’un mouvement non-violent. Des instances de gestion et de résolution des conflits internes sont utiles.

L’organisation donne au mouvement sa visibilité sur la place publique. Celles et ceux qui sont en charge des principales responsabilités deviennent les interlocuteurs légitimes auprès des partenaires, des adversaires et des pouvoirs publics. Ce sont eux également qui doivent assurer l’essentiel de la communication avec le public et notamment du contact avec les médias.

L’une ces tâches ingrates – mais incontournables – de l’organisation est d’assurer « l’intendance » du mouvement, notamment le financement par la récolte de fonds. Car il faut s’y résigner : « l’argent » est un des nerfs de la lutte. Il importe de veiller à ce que la provenance du financement, qu’il s’agisse de fonds publics ou de fonds privés, ne mette pas en cause l’indépendance du mouvement. Le personnel investi dans l’organisation comprendra généralement un grand nombre de volontaires bénévoles, mais aussi des permanents salariés.

Pour être pleinement efficace, toute action collective exige une discipline à la fois souple et rigoureuse de tous ceux qui y participent. L’action non-violente ne saurait échapper à cette règle. Mais, dès lors qu’elle ne peut compter que sur la libre adhésion de chacun, la discipline qu’elle exige ne peut être que librement consentie. Elle est fondée sur l’engagement volontaire de chacun et non pas sur l’obéissance forcée de tous. À cet égard, toute analogie avec l’organisation et la discipline militaires doit être écartée.

L’une des tâches du mouvement est d’organiser la préparation des volontaires à l’action directe non-violente. Il doit prévoir à cet effet, dès avant et tout au long de la campagne, des stages de formation.

L’organisation permet à l’action collective du mouvement de se déployer dans l’étendue et dans la durée et d’atteindre ainsi son objectif. Il serait illusoire de ne compter que sur la « spontanéité des masses » ou sur le « charisme » d’un leader prestigieux. Certes, pour susciter une action collective de grande ampleur, il convient de prendre appui sur la spontanéité de celles et de ceux qui se mobilisent pour construire une société plus juste et plus libre. Mais il faut organiser cette spontanéité, c’est-à-dire l’ordonner. Loin de constituer un facteur de dispersion el d’incohérence, la spontanéité devient alors un ressort qui oriente l’action et lui donne sa force.

 

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