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Introduction
à la théorie relationnelle La théorie relationnelle de la psychosomatique définit trois axes fondamentaux de fonctionnement, à partir de quoi se dessinent trois formes majeures de pathologie, impliquant à la fois le psychique et le somatique. Axes de fonctionnement, aussi bien que formes de pathologie leur correspondant, sont déterminés par deux concepts de base : la fonction de l’imaginaire, d’une part, et le refoulement de la fonction de l’imaginaire, d’autre part. Le développement des deux concepts permet de déduire, par une démarche a priori, l’ensemble de la pathologie humaine dans sa double appartenance au psychique et au somatique. Cependant, la déduction n’est possible que parce que l’expérience clinique a déjà permis certaines découvertes essentielles. * Or, qu’est-ce
que l’imaginaire ? Concept simultanément
psychologique et biologique, l’imaginaire est destiné à fonder ce qu’on
entend par santé et maladie, dans la mesure où l’une et l’autre relèvent
d’un processus psychosomatique régi par la variabilité symptomatique.
Variabilité qui autorise de suivre le déploiement d’une pathologie échappant
aux cloisonnements du psychique et du somatique, ce qui d’emblée introduit la
continuité du fonctionnement là où l’on se heurte à la discontinuité des
fonctionnements partiels. Concrètement,
l’imaginaire n’est rien d’autre que le rêve et les équivalents du rêve
dans la vie vigile. Mais le rêve est déjà un processus biologique porté par
un rythme et ponctué par l’alternance du sommeil paradoxal et du sommeil
lent, en même temps que par la présence, dès l’origine, d’un
fonctionnement où prime l’imaginaire avant l’émergence du réel. Si le rêve
peut être tenu pour l’accomplissement du désir, ce n’est pourtant pas le désir
qui met le rêve en mouvement. Le rêve, avec son contenu particulier, n’est
que la crête d’une vague qui se renouvelle et qui vient de plus loin. L’imaginaire
n’est pas réductible à la représentation par images parce qu’il est la
subjectivité même. C’est pourquoi, l’imaginaire est synonyme de
projection, par quoi il faut entendre un mode de pensée caractéristique du rêve
et transformant le sujet en objets aussi bien qu’en l’espace et le temps des
objets : l’absolument subjectif devenu l’absolument objectif. Aussi la
projection ne se ramène-t-elle pas à un mécanisme partiel mis en rapport avec
l’introjection, puisque, dans ce cas, doit derechef se poser la question du
statut de l’objet imaginaire, qu’on s’approprie et dont on se départ. Et
de cette question on ne saurait faire l’économie. Cependant, le rêve
n’est pas seulement le rêve nocturne. Cette simple constatation suffit à
concevoir une généalogie de l’imaginaire permettant de saisir l’unité du
fonctionnement psychosomatique qui n’est pas la totalité et qui s’actualise
dans d’autres conditions que le sommeil, à travers ces variantes de
l’activité onirique que sont le fantasme, la rêverie, le délire,
l’hallucination, l’illusion, la croyance, le jeu, le transfert, le
comportement magique… ; autant de phénomènes où se produit le rêve à
la faveur d’un équilibre, chaque fois différent, entre conscient, préconscient
et inconscient. Plus que nulle part ailleurs, c’est en psychosomatique qu’il
importe d’affirmer que l’imaginaire est un et qu’il est une
fonction qui se constitue. Cette constitution
est médiatisée par la relation précoce mère-enfant. C’est à travers cette
relation, en effet, que s’instaure un rythme biologique fondamental selon que
la répétition est dépassée ou qu’elle s’achemine vers l’épuisement.
Deux destins opposés qui, pourtant, ne s’articulent pas à la conception
freudienne des pulsions de vie et des pulsions de mort, puisqu’il s’agit
moins d’un automatisme de répétition indépendant des aléas relationnels,
que de la répétition d’automatismes à l’intérieur d’une relation
particulière. Ainsi se définit
l’imaginaire en tant que fonction se déployant dans une relation dont le
singulier est qu’elle préexiste aux termes qui se trouvent reliés. * J’aborde
maintenant le deuxième concept, le refoulement de la fonction de
l’imaginaire. D’entrée, il
faut souligner qu’il ne s’agit pas du concept freudien du refoulement, qui,
lui, porte exclusivement sur un contenu de l’ordre de l’affect ou de la représentation.
On postule ici, en revanche, le refoulement de l’imaginaire en tant que
fonction, ce qui permet, d’une part, d’élargir le champ de la pathologie
pour inclure l’organique, et, d’autre part, de déterminer trois axes de
fonctionnement suivant le destin subi par le refoulement. Voici comment la chose
est envisageable : La première
possibilité est celle de dire, avec Freud, que toute psychopathologie se déroule
en trois temps : le refoulement, l’échec du refoulement, et le retour du
refoulé sous forme de symptômes névrotiques ou psychotiques. Cela vaut tant
pour le lapsus le plus simple que pour la psychose la plus complexe. Partout, il
s’agit d’une formation symptomatique transitoire ou durable, dans laquelle
émerge de nouveau un imaginaire auparavant éliminé. L’échec du
refoulement, dans ce cas, instaure une continuité avec l’imaginaire. S’il y
a alors somatisation, elle a lieu dans le corps imaginaire, sur le modèle de la
conversion hystérique, et elle reste en corrélation positive avec
l’imaginaire. C’est une psychopathologie dans laquelle le corps est le même
qui sous-tend le rêve et qui suppose que l’étayage s’est précédemment
accompli. Aussi les symptômes demeurent-ils fonctionnels, réversibles, pourvus
d’un sens symbolique primaire, sens qui détermine le symptôme, qui est à
l’origine du symptôme, coïncidant avec la symptomatologie, qu’elle soit névrotique
ou psychotique. Le corps est alors réductible aux images du corps et la
somatisation relève du figuré. Mais cela laisse
entrevoir une autre possibilité. On peut en effet
se demander si le refoulement doit toujours échouer et ce qui peut advenir de
la pathologie au cas où le refoulement se maintient. Question effectivement
effleurée par Freud,[1]
mais restée sans réponse aussi longtemps qu’on se place au plan de la
psychopathologie. Or, dans Le
banal (1980), j’ai avancé l’hypothèse d’une autre pathologie, précisément
organique, faisant pendant au refoulement réussi de la fonction de
l’imaginaire et que détermine l’attitude fondamentale à l’égard du rêve. Attitude qui résulte
du refoulement caractériel de l’activité du rêve et qui tend à perpétuer
ce même refoulement. Il s’ensuit non seulement l’oubli systématique des rêves
mais aussi la perte d’intérêt à leur égard. À la limite, peu
importe qu’on se souvienne ou que l’on ne se souvienne pas des rêves,
tellement est grand le désinvestissement. Les règles adaptatives viennent
alors remplir un vide qui se creuse, supplanter la subjectivité qui devient une
subjectivité sans sujet. D’où une pathologie de l’adaptation dans laquelle
le banal détermine simultanément la relation à soi et à l’autre. Fonctionnement
paradoxal au plus haut point, car les rêves, hormis le cas particulier du
traitement neuroleptique,[2]
existent objectivement, comme l’attestent les études électro-encéphalographiques,
non subjectivement. C’est là une manière d’être aliéné à soi mais
content de l’être, coupé de soi sans cependant en souffrir. Et cela n’a
rien à voir avec le « faux self ». Ici, les traits de caractère remplacent
les symptômes, la formation caractérielle supplantant la formation
symptomatique. S’il y a alors pathologie, elle ne peut être que somatique,
atteignant le corps en sa réalité. Les organes sont les organes et le corps
tout entier peut être entamé en tant que processus biologique. C’est
pourquoi, en l’occurrence, la somatisation relève du littéral et du neutre,
non du figuré, et le sens qu’on peut y attacher est un sens secondaire qui
s’ajoute au symptôme après coup, mais n’en détermine pas l’étiologie. Ici, tout est
refoulement, sans retour du refoulé. État de choses qui aboutit, soit à
la disparition des rêves de la vie psychique, soit à la modification même de
la fonction du rêve : désormais n’apparaissent que des rêves de travail,
programmés par le surmoi et destinés à être la négation du rêve. Ce
qu’on prend à tort pour des rêves de réalité marqués par une carence élaborative
répondent en fait à l’injonction de ne pas rêver, de continuer de
travailler, et sont ainsi l’équivalent de l’insomnie. Cela constitue déjà
une critique fondamentale aussi bien de « la pensée opératoire » que de «
l’aléxithymie », pour autant que l’une et l’autre méconnaissent la
profondeur du travail de refoulement. Travail qui, par ailleurs, fait un avec le
fonctionnement caractériel et qui, pour être pensé, exige un autre modèle théorique. Au refoulement réussi
de la fonction de l’imaginaire correspond une dépression a priori qui
est le fait de coïncider parfaitement, au point de voir s’évanouir tout
conflit avec le surmoi. Celui-ci est un surmoi corporel dont le sujet dépend
pour se repérer dans l’espace et le temps aussi bien que dans ses fonctions
corporelles qui ne sont pas autonomes. C’est dire que le surmoi corporel
engage autrement toute la problématique du narcissisme, et que la suppression
de la subjectivité, si caractéristique de la pathologie de l’adaptation,
constitue une façon d’être grâce au non-être et, par là, de se conformer
aux impératifs du surmoi corporel. La négation de soi passe par
l’affirmation d’une toute puissance à laquelle on participe. Notons en outre
ceci, que le refoulement caractériel de l’imaginaire peut avoir des équivalents
dans certaines chimiothérapies à base de neuroleptiques entre autres, qui, en
altérant réellement la phase paradoxale du sommeil, aboutissent à mettre hors
circuit toute la fonction de l’imaginaire. Que celle-ci disparaisse
effectivement ou qu’elle soit occultée par un refoulement qui perdure sans
faille, dans les deux cas on a affaire à une pathologie caractérielle où la
somatisation, quand elle fait son apparition, demeure en corrélation négative
avec l’imaginaire. Et elle témoigne de l’extrême difficulté d’effectuer
des régressions. * Pourtant, la
somatisation ne se ramène pas au seul fonctionnement puisque, contrairement aux
théories jusqu’ici élaborées, qui font tout dériver de la structure de la
personnalité, la somatisation a toujours lieu dans une situation d’impasse.
Celle-ci se singularise par l’existence d’un conflit insoluble parce qu’il
implique la contradiction et qu’à ce titre il reste distinct du conflit névrotique
dont la forme est l’alternative simple, « a ou non-a » ; tandis que
l’impasse s’énonce à la fois par « a ou non-a et ni-a ni non-a ».
Le conflit est ainsi, dans sa structure logique, plus proche de la psychose, ce
qui, du même coup, interdit de parler de « névrose d’organe ». Il est, au
reste, une relation particulière entre somatisation et psychose : tout se passe
en effet comme si l’une et l’autre avaient lieu dans la même situation
d’impasse, comme si dans les deux cas on affrontait l’impensable de la
contradiction, avec toutefois cette différence que la psychose, quand elle s’élabore
à travers le délire notamment, constitue une ultime tentative pour penser
l’impensable, le penser précisément en dépit de la pensée. L’issue
psychotique est donc possible, et c’est en ce sens que la psychose, en dépassant
l’indépassable, transpose entièrement les termes du conflit, et, ce faisant,
opère un passage du corps réel au corps imaginaire. La psychose met à
l’abri de la somatisation, de sorte qu’une corrélation négative s’établit
entre l’une et l’autre, ce qui, en outre, rend compte de cette constatation
étrange selon laquelle les psychotiques connaissent rarement la maladie
organique qui, elle, s’attaque au corps réel. Cela,
d’ailleurs, permet d’établir un lien fondamental entre l’impasse et la dépression,
aporie dont la problématique, loin de se réduire à une simple baisse du tonus
vital, demeure de part en part relationnelle : que pour le déprimé caractériel
le oui équivale au non et que tout soit affecté d’un signe négatif (« Plus
j’allais bien, plus j’allais mal », dit Zorn), renvoie en définitive
à une relation précoce à une mère déprimée, présente par son absence,
absente par sa présence, mettant l’enfant devant une alternative insoluble,
pour autant qu’il se sente condamné, quoi qu’il fasse. Rien ne médiatise désormais
l’absence : absence d’amour, absence de réciprocité, absence de l’être
aimé. La situation devient ainsi doublement intenable : parce qu’elle
ferme toutes les issues, et parce qu’elle ne laisse même pas à l’enfant la
possibilité de mettre fin à une relation d’absolue dépendance qui donne
l’être tout en le retirant : « Ma mère, dit une patiente, ne
savait pas que j’étais dans ses bras, elle pensait à autre chose. Quand elle
était absente, elle était trop présente, et quand elle était présente, elle
était totalement absente ». Or si l’impasse a partie liée avec la
contradiction, elle est susceptible de se manifester sous des formes dérivées
qui, en dépit de leur diversité, débouchent toutes sur la même aporie
logique. C’est ce qu’illustre un exemple fort connu, présentant
l’avantage d’être avant tout une découverte empirique, à savoir la manière
dont Alexander décrit le conflit propre à l’ulcère gastrique.[3] Hormis les facteurs
constitutionnels, on le sait, Alexander ramène l’ulcère gastrique à une dépendance
orale inconsciente, au besoin d’être nourri et aimé passivement. Chez des
sujets par ailleurs « normaux », ce besoin, loin d’être accepté,
provoque, en fonction d’un idéal, une attitude de refus que concrétise une
hyperactivité compensatoire. Celle-ci les met aux prises, dans des situations
de compétition professionnelle, avec une agressivité qui provoque la crainte
des représailles. Un sentiment de culpabilité se fait jour, les amenant à réagir
passivement à l’agressivité, ce qui ramène au point de départ. Un cercle
vicieux se dessine de la sorte, la passivité suscitant l’activité et
l’activité la passivité, et le conflit qui se présente d’abord comme une
simple alternative névrotique, comportant la possibilité de choisir l’un des
termes en présence, voire l’éventualité de combiner l’un et l’autre
dans une solution de compromis, finit par tourner en rond, se mordre la queue,
devenir insoluble. L’impasse est cette impossibilité de trouver une
issue, et cela prédispose à la somatisation. Par conséquent, le
fonctionnement adaptatif n’est pas en soi pathogène alors qu’il peut le
devenir, précipitant une somatisation du corps réel, là où le sujet se
trouve soudain dans un cul-de-sac.[4] * La troisième
forme majeure de pathologie, qui, elle aussi, se définit par rapport au
refoulement de la fonction de l’imaginaire, consiste à passer du refoulement
manqué au refoulement réussi. Les rêves commencent par être présents dans
un fonctionnement psychique assimilable à la psychonévrose, avant de disparaître
plus ou moins complètement, pendant longtemps, pour des raisons difficiles à
cerner mais qui semblent liées au deuil. Or, chose remarquable, ce changement
de fonctionnement, qui s’accompagne d’un sentiment de perte, ne se limite
pas au domaine psychique : il entraîne, au contraire, une modification de
la pathologie qui, du corps imaginaire, se déploie au niveau du corps réel, le
figuré cédant imperceptiblement la place au littéral et au neutre. Cependant
qu’on s’enfonce de plus en plus dans une situation qui a tout de
l’impasse. * En contrepoint de
ce qui précède, il importe de souligner qu’un quatrième axe de
fonctionnement existe, que caractérise la transformation graduelle du
refoulement réussi en un refoulement raté, au cours d’un processus thérapeutique
qui enfin aboutit. Avec la récupération notamment de la fonction du rêve
s’intégrant peu à peu dans le fonctionnement psychique, on assiste à la
sortie d’une impasse qui, autrement, reste liée aux somatisations et au
risque de somatisations du corps réel. Il importe
cependant de faire remarquer que toute maladie n’est pas forcément une
somatisation, et que la question doit se poser de savoir quels liens possibles
existent réellement entre une pathologie donnée et la vie du sujet. Ce qui
laisse le champ libre à la découverte, loin de l’illusion de croire qu’à
partir d’un seul principe on a réponse à tout. * L’argument développé jusqu’ici, à la fois en continuité et en rupture avec le modèle freudien, interdit de voir dans la somatisation, soit une variante de la névrose actuelle marquée par l’insuffisance de l’élaboration psychique, soit une forme dérivée de l’hystérie de conversion où le syndrome organique est assimilé à un contenu symbolique refoulé faisant retour après l’échec du refoulement, soit enfin, à l’instar de la théorie lacanienne de la psychose, la manifestation dans le corps du non-symbolisable. Autant de postulats qui, pour commander des positions théoriques fort divergentes, ne se situent pas moins à l’intérieur de la psychopathologie freudienne, tenue pour le seul cadre de référence possible. Aussi la recherche en psychosomatique relève-t-elle ici d’une interrogation radicale sur le statut du corps en fonction d’un modèle théorique multidimensionnel dont, par ailleurs, on s’évertue à montrer la pertinence, à propos des phénomènes où la problématique du corps reste indissociable de celle de l’espace et du temps. Or si l’espace et le temps s’avèrent être des dimensions fondamentales, c’est qu’ils renvoient avec persistance à une interrogation qui demeure à l’arrière-plan de l’œuvre freudienne, engageant simultanément la création scientifique et l’auto-analyse. Interrogation où la latéralité constitutive de l’espace corporel fut pour Freud l’occasion d’une prise de conscience doublée d’une prise de position, certes conforme au modèle théorique en voie d’élaboration, mais n’occultant pas moins une autre problématique. Tel est en effet le prix de tout choix qui se veut cohérent. Et c’est la raison pour laquelle le thème de l’espace et du temps nous place d’emblée à l’origine d’un travail créateur et permet d’éclairer autrement l’histoire d’une découverte. * La latéralité,
cependant, ne se ramène pas à un fait anatomique puisqu’elle se trouve au
point de départ d’un processus de projection auquel est impartie la
construction de l’espace et du temps. On reste ainsi au plus près du corps
propre fonctionnant comme schéma de représentation et oscillant entre le réel
et l’imaginaire. Mais la latéralité a également partie liée avec la latéralisation
cérébrale, de sorte qu’une relation a pu être établie entre le système
nerveux central et le système immunitaire, d’une part,[5]
entre le système immunitaire et la dominance cérébrale d’autre part.[6]
En bouclant ainsi la boucle, cette relation permet d’entrevoir, dans certaines
maladies auto-immunes, comme le diabète par exemple, la possibilité de
rattacher le syndrome organique aux aléas de la constitution de l’espace
corporel et de l’espace de la représentation. D’une façon analogue, le
temps, s’inscrivant dans un rythme corporel que viennent amplifier certaines
trouvailles de la chronobiologie, ouvre à la recherche un champ où se reconnaît
une pathologie psychosomatique allant de l’imaginaire au banal et interrogeant
derechef la relation entre le temps et l’inconscient. *** Dans une élaboration
du thème auquel ces considérations sont consacrées, une attention particulière
est accordée à la problématique de la vision se situant à la limite du corps
réel et du corps imaginaire à travers des pathologies rarement abordées sous
l’angle de la psychosomatique. Le même thème se prolonge en outre dans le
domaine de l’esthétique où, sur un seul exemple – la théorie de la
perspective chez Alberti – les liens complexes qui rattachent la vision à
l’espace et à la projection sont précisément analysés. ***
*** *** [1]
S. Freud (1915), Le refoulement, p. 57. [2] Voir J.Gorot, « Processus projectif et neuroleptiques », in Psychiatries, 1981. [3]
F. Alexander, La médecine psychosomatique, 1967, p. 86 sq. À
noter, toutefois, que le langage pulsionnel adopté par cet auteur, en
occultant la dimension relationnelle, semble tout ramener au processus
interne, c’est-à-dire au fonctionnement uniquement. En ce sens, si le
fonctionnement tourne en rond, c’est déjà le signe d’un enfermement
relationnel désignant l’impasse. Cette remarque vaut pareillement pour
d’autres pathologies, notamment celles du système immunitaire,
fonctionnant d’une manière paradoxale, comme dans les maladies
auto-immunes. [4]
La relation entre des formes de l’impasse et les différentes pathologies
est explorée dans Sami-Ali : Le rêve et l’affect : Une théorie
du somatique, 1997. [5]
Voir F. Villemain, Stress et immunologie, 1989. [6]
Voir J-L Marx, “Auto-immunity in Left-handers,” in Science,
217, 1982. |
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