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Les « Grandes Familles » chrétiennes de Damas

 L'actuelle ecole des Soeurs Besanson etait la maison de l'illustre famille Damascene "Chamie"

Samir Anhoury

 

Les « Grandes Familles » ont existé dans tous les pays et dans toutes les sociétés humaines, spécialement celles ayant développé une civilisation avancée. Un facteur commun et essentiel entre toutes ces familles est leur appartenance à une classe sociale privilégiée, possédant pouvoir, fortune ou savoir, pour influencer, provisoirement ou durablement, leurs sociétés. Rois princes, chefs de guerre, prêtres, nobles, gouverneurs, riches commerçants et savants, ont joué tour à tour, et parfois en même temps, le rôle de promoteur ou de mécène dans leurs pays respectifs.

Or la structure de ces sociétés, et par conséquent celle des « grandes familles » est restée presque inchangée de très longs siècles durant, et c’est seulement vers la fin du 19e siècle et au début du 20e que le rôle prédominant des hiérarchies traditionnelles a commencé à se rétrécir ou à disparaître, totalement ou en partie, dans la plupart des pays du monde, et ceci en faveur de nouvelles classes dirigeantes ayant émergé grâce au développement de la pensée politique, culturelle, scientifique et industrielle.

En ce qui concerne les pays du Proche-Orient ou Bilad ash-Sham, aucun changement significatif n’est intervenu dans la structure sociale ou politique de cette région du monde jusqu’à la fin de la grande guerre de 1914-1918, et ceci malgré l’émergence d’un mouvement littéraire arabe important[i] à Damas dès la moitié du 19e siècle. Cet immobilisme est dû à la longue domination turque ottomane sur toute la région du Proche-Orient qui dura quatre siècles, depuis la conquête en 1516 par le sultan Salim jusqu’à la défaite turque en 1918.

À partir de l’éphémère royaume arabe du roi Fayçal 1er en Syrie (1918-1920), Damas a connu un nouvel éclat ainsi qu’un regain de son ancien et prestigieux rayonnement politique et culturel sur toute la région du Proche-Orient, influençant d’une manière positive et durable tous les domaines de la pensée et du savoir arabe moderne.

Cette avancée spectaculaire et décisive qui débute en 1918, se développant d’une manière ininterrompue durant toute la période du mandat français sur la Syrie (1920-1945), a vu son apogée avec l’indépendance du pays et l’évacuation des dernières troupes françaises en 1946.

Il est absolument certain que le rôle des élites appartenant pour la plupart aux « grandes familles » syriennes, tant musulmanes que chrétiennes, a été déterminant pour la réalisation des buts fixés par les leaders nationaux suivi par l’ensemble de l’intelligentsia syrienne.

Ces bouleversements politiques ont été accompagnés, comme c’est toujours le cas, par d’autres bouleversements, tant sociaux que culturels. Une fois la paix revenue avec la fin de la seconde guerre mondiale (1939-1945), le commerce est devenu florissant et l’industrie a pris un élan encore inégalé, voyant fleurir partout en Syrie de nouvelles industries très importantes en harmonie avec les besoins réels du pays. Non moins importante, sinon plus importante, fut la création d’une Université arabe à Damas dans les années 20, avec la Faculté de Droit, bientôt suivie par la Faculté de médecine. L’Université syrienne n’a cessé depuis de se développer dans tous les domaines, notamment la Faculté de Génie civil à Alep, puis avec la création d’autres universités dans différentes villes en Syrie. Il est à noter que tout l’enseignement universitaire en Syrie est en langue arabe, ce qui était à l’époque une première dans le monde arabe.

Ce mouvement créateur et novateur de l’époque, qui a vu les élites des « grandes familles » s’investir totalement dans tous les domaines, y compris ceux du bien public, sociétés caritatives, hôpitaux, écoles, etc., s’essouffla vers la fin des années 50, entraînant graduellement l’affaiblissement, et pour certains le déclin, des « grandes familles » et de leur rôle, pilote traditionnel dans la société.

Toutefois un certain nombre de ces familles a réussi à s’adapter à la nouvelle donne politique et sociale du pays et s’associa activement et utilement aux nouveaux plans et programmes de l’état, retrouvant une relative influence dans les domaines du commerce, de l’industrie et des finances.

Les « grande familles » de Damas ont joué un rôle important dans tous les domaines et ont participé très activement dans le développent du pays. Ne faisant cependant pas ici un travail d’historien, ce qui nécessiterait trop de temps, d’études et de recherche, je me baserai uniquement sur ma mémoire personnelle pour parler des « grande familles » chrétiennes de Damas, tout en ne prétendant pas être infaillible sur le récit ou les noms cités dont la liste est loin d’être exhaustive. Je m’excuse donc auprès des oubliés, oubli certainement involontaire.

Quant aux « grandes familles » musulmanes de Damas, le sujet est trop vaste et nécessite de longues et minutieuses recherches. D’autres que moi sauront un jour mieux que moi entreprendre ce travail, si ce n’est déjà fait.

***

La plus ancienne Carte de Damas datant du 16eme siecle.

Pour commencer, prenant connaissance d’une liste de notables chrétiens de Damas, cités dans un document daté du 18e siècle et adressé au sultan ottoman à Istanbul,[ii] j’ai été assez surpris de noter que certains de ces noms m’étaient complètement inconnus et que je n’en avais jamais entendu parler. De là à déduire que ces familles ont disparu il n’y a qu’un pas, que je n’oserai pourtant franchir pour le moment sans preuves indiscutables à ce sujet. Les noms sont les suivants :[iii]

BARAKAT – KATASH – CHAM – PHARAON – ATIR – CHACRACK – BSARANI – MACHJARA – MAKHLA‘ – HABIB – ZAYAT – DOUMANI – NACHOU – ‘ABDEL MALEK – KATTA – MASSABKI – BATAINI – KHARNIK – ZALIKA – DAMESS – JEBARA – SAMNÉ – JULDÉ – SALSAL – CHOK – WASI‘É – HARIZ – SEIDAH – MACHNOUK – KANADILÉ – DOUBBANÉ – ZEIDANE – ARAKTANJI – RAKOUCH – BAD’I – ALNAJJAS – TABCHARANI – TAWACH – KATWI – FAKCHÉ – ZMOUKHOL – KHAWAM – ABOU HATAB – SISSI – DAFASH – KAFTAT – AL-KAFIF – AL-FALALHI – KARMOUZ – ANHOURI – BOULAD – CHAGHOURI – KARSMALLI – KHLAT – LAKAH – MOUKHACHEN – SABBAGH – SAYYOUR – GENNAOUI – SIOUFI – MA‘ATOUK – HIBBI – ZULHOF – ABSI – KARSMALLI – MOUCHMCHÉ.

D’autre part, je pense que certains des noms cités ont disparu de Damas depuis plusieurs années, soit que ces familles ont émigré, soit par décès sans descendance mâle.

Ceci m’amène à citer des familles qui, à ma connaissance, n’existent plus à Damas pour les mêmes raisons précédentes.

Familles éteintes :

SALIBA – ALLAYAWARDI – MACHAT – KOUBABI – CHAMCHAM – ARIDA.

Familles émigrées : ( Liban, Europe, États-Unis, Canada)

SAHNAOUI – MECATTAF – KHATER – RABBAT – TARAZI – CHÉHIRÉ – KAHALÉ – FATTAL – SARKIS – CHEHLAOUI – KADI – KAZMA – ADOU BARHAM – MASSABKI – SEIDAH – ZMOUKHOL – ZMUKA – DOUBBANÉ – PHARAON – RATL – COUDSI – MECHAKA – SALOMON.

L’émigration en vagues successives a souvent été depuis le début du 19e siècle un choix décisif pour beaucoup de familles chrétiennes de Damas. Les raisons en furent d’abord politiques, étant donné l’insécurité dominante pour les biens et les personnes, suite aux combats incessants opposant factions, clans, familles politiques, les uns contre les autres, et même parfois avec la bénédiction du sultan ottoman. Les troubles ayant suivi le retrait de l’armée égyptienne de Ibrahim Pacha de Syrie en 1840 ont déclenché un premier mouvement migratoire d’envergure vers l’Égypte, suivi, vingt ans après, par une seconde vague beaucoup plus importante après les massacres des chrétiens à Damas en 1860. Cette migration pour facteur religieux – sur fond politique – fût la seule à noter dans ce genre.

Vers la fin du 19e siècle, une troisième vague a suit les deux premières pour l’Égypte, cette fois pour des raisons autant économiques que politiques, suite à la persécution des penseurs et écrivains arabes ayant déjà annoncé la renaissance arabe contre la politique de « turquisation » à outrance pratiquée dans les pays arabes sous domination ottomane.

Toujours pour des raisons économiques – et cela n’a jamais cesser de l’être jusqu'à ce jour –, le 20e siècle a vu un flux incessant de mouvements migratoires successifs pour différents pays d’Europe et d’Amérique. Depuis le début de 20e siècle des Chrétiens de Damas ont émigré surtout vers la France et la Belgique en Europe, ainsi qu’aux États-Unis et l’Amérique latine. Ce mouvement s’est accéléré entre les deux guerres, toujours pour les mêmes destinations précédentes. Après un court répit qui a suivi la fin de la deuxième guerre mondiale, un nouveau mouvement migratoire massif à eu lieu à la fin des années 1950 et dans les années 60 pour le Liban, suivi, vers la fin des années 70 et durant toute la décennie 80, par une émigration très importante vers les États-Unis, le Canada et l’Australie.

À l’inverse, plusieurs vagues d’émigrations chrétiennes étrangères se sont succédées en Syrie depuis le début du 20e siècle, remplaçant en quelque sorte le départ des Syriens chrétiens de souche : Arménien de Turquie en 1905 et 1915, Chaldéens et Assyriens d’Iraq dans les années 20 et 30, arabes chrétiens et grecs d’Antioche (Iskandaroun) dans les années 30 après l’annexion de ce territoire syrien par la Turquie kémaliste, Russes blancs et Géorgiens fuyant la révolution bolchevique en Russie en 1917.

Une partie de ces émigrants est venue se fixer à Damas, où ils ont été bien accueillis par la population locale. Honnêtes, travailleurs et pour la plupart très bons artisans, ils ont pratiqué tous les métiers manuels, ainsi que des professions libérales : médecins, enseignants, avocats, commerçants, etc. Certains se sont même distingués dans la fonction publique : grands commis de l’état, officiers de l’armée et de la gendarmerie, députés au parlement Syrien, etc.

À ces vagues successives est venu s’ajouter en 1947-1948 les réfugiés palestiniens, chrétiens et musulmans, chassés de leur pays par l’état d’Israël, et dont une partie à été accueillie à Damas même, surtout ceux qui y avaient des parents ou amis.

Pour mémoire, je citerai quelques noms de familles de ces émigrés arrivés d’horizons divers, et dont un certain nombre a émigré de nouveau quelques décennies plus tard, quittant la Syrie pour d’autres pays et vers un nouveau destin.

Arméniens (dont quelques-uns vivaient déjà à damas avant 1900) :

KRIKORIAN – CACHICHO – YACOUBIAN – KILIDJIAN – MALOYAN – KARAMANOUKIAN – CHAHINIAN – KALPAKJIAN – ARISSIAN – MELKONIAN – ARSALANIAN – YÉTÉRIAN – MANSOURIAN – KACHICHIAN – SERAFIAN – CHAHBANDARYAN – OSTAYAN – MARDIROSSIAN – ARTINIAN –BOYADJIAN – BACHAYAN – SIMIRDJIAN – ZEITOUNIAN…

De Mardine (Turquie) :

BASSALÉ – ASLO – SARKÉ – MARDINI – SA‘ADÉ – DOLABANI – ABDAL – BAHO – MALKI – BACHOURA – AMIRZA – HABIB – SOFIA – MARCHO – MA‘AMARBACHI – TARZIBACHI – ZROUNBA…

D’Antioche et Iskandaroun (Alexandrette) :

SABA – ZAKHOUR – ELIAS – LOUCA – WARD – KHOURY – MARINE – ANTAKI…

Grecs de Turquie :

PAPASARANDES – STEPHANOU – KATINIS – KIRIAZIS – BATASH – KOSOUOGLU – PATSALIDES – MARENGO – DIAMANDIS – SKAMANDIS – THRIANDAFILLIDES – MANGALO – SOTIROPOULOS – PAPADOPOULOS…

Russes et Georgiens :

GOZLESTI – MKHEDZE – CHEKBAZOF – ARSOF – MALAKOFF – BORADA – BEDALINE – KIRKOLOF…

Palestiniens :

FARWAJI – ANHOURY – JALLAD – FINAN – SEIDAWI – JOUBAJI – DIBÉ – JABBOUR – TALAMAS – JAHCHAN – KHNOUF – SABBAGH – ABDELNOUR – KAR‘OUBA. – DOURKHOM – JADA’H – KORT – AL-FAR – KHABBAZ…

À partir du 18e siècle, et tout au long des 19e et 20e, des familles chrétiennes originaires des villes et villages de Syrie sont venus s’installer à Damas. Les plus anciens venus, surtout du Houran au sud de la Syrie, se sont installés au Midane, quartier important situé en dehors de l’ancienne muraille de Damas (extra-muros) et au sud-est de la ville. D’autres, arrivés plus tard, surtout des villes du nord et du littoral : Homs, Hama, Alep, Lattaquié, et beaucoup plus tard de l’est : Kamichlié et Hasaké, ou des villages situés près de Damas comme : Yabroud, Nabek, Kara, Deir Atiyyé, Ma‘aloula, Seidnaya, Kattana, Jdaidet-Artouze, Bloudane et Zabadani, se sont établis dans le quartier de Kassa‘a (extra-muros), mais prolongeant l’ancien quartier chrétien de Bab-Touma (intra-muros), et beaucoup plus tard au milieu du 20e siècle dans les nouveaux quartiers de Damas : Ayn al-Kurush, rue de Bagdad, Rue ‘Abed, rue Houboubi, rue Mazra‘a, ou ont remplacé dans les anciens quartiers (intra-muros) ceux des vieux Damascains qui ont, soit déménagé pour les nouveaux quartiers résidentiels de Salhié, Raouda, Abou-Roummaneh, Malki, rue d’Alep et Koussour, ou ont émigré pour l’étranger.

Bien évidemment, tous ceux qui ont choisi Damas comme point de chute et y ont vécu en permanence depuis au moins trois générations sont considérés comme damascènes. Il est certain que des membres de leurs propres « grandes familles », comme c’est le cas dans chaque société ou groupe humain, faisaient également partie de ces immigrants. Cependant, et à quelques rares exceptions près, les membres de ces « grandes familles » étrangères à Damas, ont eu beaucoup de mal à s’imposer et à se fondre avec ceux des vieilles « grandes familles » locales. Il a fallu attendre presque jusqu’à la moitié du 20e siècle, et grâce à l’instruction supérieure et universitaire étendue à tous, quelle que soit leur origine, pour que beaucoup de barrières tombent et que le statut social égalitaire de la majorité des diplômés soit reconnue.

Il serait utile de signaler en cette occasion que le statut de « grandes familles » n’en est pas un a proprement parler, et n’a par conséquent aucune valeur légale ou héréditaire. Ce serait plutôt un qualificatif par lequel la majorité des membres d’un groupe humain ou société désignaient spontanément certains des meilleurs parmi eux, s’étant distingués, eux et leur famille, par leur vaillance, leur culture, leur fortune ou leur valeur sociale et personnelle. La durée dans le temps faisait que ces familles gagnaient en force et en prestige parmi leurs concitoyens, et transmettaient à leur descendance les valeurs fondatrices ayant fait leur renommée et le respect qui s’y attache.

Certaines des vieilles familles de Damas n’ont pas échappé à cette règle et n’ont pas failli à leurs obligations au cours des siècles. (Certaines ont même été fondées aux XVIe et XVIIe siècles.) Toutes ces familles ont vécu depuis des temps très reculés dans le « quartier chrétien » de Damas, désigné ainsi par tous les historiens depuis la conquête musulmane au VIIe siècle. Situé à l’intérieur des murailles de Damas et s’étendant sur un axe Est-Nord, il comprend les vieux quartiers de Keimarieh, Bab-Touma, la rue Droite, Tale‘ el-Fedda, et Bab ash-Charki, puis un peu plus tard le quartier Kassa‘a, Bourj ar-Rouss et une partie de ‘Amara ou Masjed al-Aksab, dit « Mazzelcassab ».

Actuellement, quelques-unes de ces familles restent encore attachées à leurs vieux quartiers et à leurs maisons de style traditionnel comme les : Cachicho, Kouyoumji, Na‘assan, Achkar, Banna, Kazah, Kabawat, Kateb, Abdelnour, Karawani.

Quant à la grande majorité, elle a préféré s’installer depuis les années 30, et surtout durant les années 50, dans les nouveaux quartiers de la capitale et ses immeubles modernes.

J’ai cité précédemment des familles dont la plupart faisaient partie des « grandes familles » chrétiennes de Damas et qui ont malheureusement soit émigrés, soit disparu. Pour ceux qui sont restés ou ont survécu, ils participent pour la plupart aux différentes activités et vies professionnelles du pays. Ils sont artisans, avocats, médecins, pharmaciens, enseignants, commerçants, industriels, fonctionnaires d’état, employés d’ambassades ou d’organismes internationaux, etc. Certains d’entre eux forment une élite respectable et respectée par tous, et transmettent de génération en génération la noble tradition des « grandes familles » chrétiennes de Damas.

Pour tous ceux qui ce sont reconnus dans ces dernières lignes, j’offre cette citation d’A. Toynbee[iv] comme matière à réflexion : « A. Toynbee soutien l’idée que les civilisations ont entre elles des liens constants, nombreux, et que leur évolution émane d’individus ou de petits groupes qu’il appelle les « minorités créatives ». Le progrès dépend de la capacité de ces minorités à entraîner les masses, par une imitation qu’il appelle la mimesis. Dès que les élites perdent leur pouvoir créateur et que la minorité dominante cesse de représenter un modèle pour l’ensemble de la population, alors commence un processus de décomposition. »

*** *** ***

Montréal le 07 février 2002


[i] Voir: Iskandar Louka, Al-haraka al-hdabia fi Dimashk, 1800-1918 (1976).

[ii] Voir: Tarikh al-Cham 1720-1782, par le prêtre Michaiil Brek al-Dimashki (édition Dar Koutaiba, 1982).

[iii] Ce titre de « notables » de Damas (a‘yan Dimashk) laisse supposer qu’ils faisaient partie des « grandes familles » de l’époque.

[iv] Arnold J. Toynbee : historien britannique (1889-1975).

 

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